Beaucoup de gens rêvent de partir ailleurs à un moment dans leur vie. Soit pour vivre une expérience qui les sortira de la routine où encore carrément pour refaire leur vie. Malheureusement, peu le font parce qu’ils ont peur. Si c’est votre cas.. J’espère qu’à la fin de la lecture, vous n’aurez qu’une seule envie; faire vos bagages et partir. Je ne pourrais que vous encourager à le faire puisque moi, à l’âge de 25 ans, j’ai décidé d’aller vivre dans les Caraïbes et ça a été une des meilleures décisions de ma vie.
Partie 1.
Depuis longtemps, j’avais envie d’écrire sur cette expérience unique qui m’a tellement appris sur moi même. En écrivant l’article, je me suis rendue compte qu’il y avait tellement de choses à dire que j’ai divisé le texte en plusieurs parties. Dans la première partie, je vais vous décrire comment j’en suis arrivé à prendre cette décision.
Avant la maladie, avant que ma vie ne devienne que transfusions et médicaments, je n’avais pas de réel engagement qui aurait pu m’empêcher de partir. J’avais un emploi sans avancement, j’étais célibataire, j’habitais en haut de chez ma mère. J’ai voulu expérimenter une vie différente; travailler dans un hôtel aux jardins tropicaux luxuriants, manger des fruits de la passion tous les jours , porter des bikinis en guise de sous vêtements et parler couramment 3 langues. Je voulais gouter à la vie dans les Caraïbes.
Montréal
À 23 ans, je travaillais dans un bar du centre ville à Montréal. Je dépensais tout mon argent dans les sorties, les taxis ou les restos… J’aurais aimé pouvoir dire que ça en a valu la peine… Ce n’est malheureusement pas le cas. J’avais fait des études et j’avais travaillé quelques années dans mon domaine. Mais après un conflit avec un collègue, j’avais quitté impulsivement, me retrouvant sans emploi et sans le sou.
Des amies à moi m’avaient laissé savoir que je pourrais peut-être travailler rapidement dans le même bar qu’elles. Près de trois ans plus tard, j’y étais toujours et je n’avais aucune idée sur ce que j’allais faire de ma vie. La classique barmaid de 25 ans qui vieilli un peu plus, chaque fois que ses patrons engagent une nouvelle serveuse de 19 ans…
Je pense que si j’étais restée à Montréal, j’aurais mal fini, je serais tombée dans les pièges du travail de bar, des nuits sans fin et de la maudite drogue.
Fallait que je parte. C’était une obsession. Je devais aller me trouver ailleurs. J’avais besoin d’un challenge. D’un grand changement. Partir sur une île à des centaines kilomètres de chez nous me semblait l’option idéale.
Cabarete
Au nouvel an 2005, ma famille, ma meilleure amie et moi étions allées passer la semaine à Cabarete, en République Dominicaine. Je n’avais pas mis les pieds là bas depuis au moins dix ans et je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. L’idée d’aller fêter la nouvelle année sur une plage dans les Caraïbes nous tentaient pas mal…
Ce fut un énorme coup de coeur pour l’endroit même si nous avions eu environ 4 heures de beaux temps en 7 jours. On avait tout de suite adoré l’ambiance. Les gens étaient cool avec leur planche de surf et tout ces kites surfs dans le ciel l’après midi dans la baie, c’était si impressionnant! La nuit, la plage se transformaient en une immense discothèque où il était possible non seulement de boire un mojito les deux pieds dans le sable, mais de danser dans ce même sable jusqu’à 6 heures du matin, heure de fermeture des bars à cette époque.
Par dessus tout, ce qui nous avait fasciné, c’était de constater que les locaux n’étaient pas seulement des Dominicains, mais des Européens, Canadiens, Sud-Américains… Toutes les deux, on pensait à la même chose. Pourquoi ça ne serait pas nous? Pourquoi on viendrait pas s’installer ici nous aussi?
L’idée avait été lancée comme ça. Mais au moment où nous avons débarqué de l’avion en plein mois de janvier à -25 degrés, on s’est dit qu’on le ferait. Le plan, c’était de faire un maximum d’argent pour partir tout l’été. Nous avions même mis un dépôt sur un condo et on se disait qu’une fois là bas, on essaierait de travailler dans un des bars sur la plage.
Malheureusement, mon amie a du prendre la décision de renoncer à notre projet parce qu’elle était de nouveau en couple. J’avais trouvé ça très difficile sur le coup. Je ne me sentais pas prête à le faire seule. J’avais besoin d’un nouveau plan. Le fait d’être si déçue ne faisait que me confirmer à quel point c’était ce que je voulais.
Je retournai encore à Cabarete deux autres fois.
Mon père avait acheté une unité dans un hôtel luxueux du village. Un couple d’amis s’occupaient de gérer les locations. Je les connaissais bien, j’avais même assisté à leur mariage à l’âge de 8 ans.
On était parti en famille au condo au mois de février. Durant le séjour, l’information comme quoi ils cherchaient quelqu’un pour l’été venue à mes oreilles. C’était complètement absurde; je ne parlais pas espagnol. Je n’avais aucune expérience en hôtellerie.
Mais, c’était ce que je voulais le plus au monde. Mon père, qui voulait que je réalise ce projet parce que je crois qu’il trouvait ça plus intéressant que de me voir travailler dans un maudit bar… Il s’occupa de glisser un mot à son ami. J’avais bien quelques qualités; mon anglais était très bon, j’apprenais vite et j’étais une amie de la famille. Je sais pas trop ce qui a été dit, mais j’ai eu la job! Et la fille que j’allais remplacer avait un appart à sous louer. Les étoiles étaient vraiment bien alignées.
Le concret
Pour la première fois de ma vie, j’avais hâte de revenir à Montréal pour commencer à organiser ma nouvelle vie dans les Caraïbes. J’avais deux mois pour démissionner, apprendre quelques bases en espagnol, faire de l’argent. J’arriverais à Cabarete le 1er mai et le premier mois, j’habiterais à l’hôtel durant un mois pendant ma formation et j’emménagerais dans l’appartement dominicain (la sous location) au début du mois de juin. Le salaire était vraiment très pauvre à cause de mon manque d’expérience et une des conditions était que je suive des cours d’espagnol une fois sur place.
Je me rappelle avoir été nerveuse, mais plus fébrile qu’autre chose. Ma meilleure amie m’avait accompagné à l’aéroport et tout s’était passé si vite. J’étais partie pour six mois et la seule façon de ne pas paniquer, c’était de ne pas trop y penser.
L’arrivée
Je suis atterrie à l’aéroport de Puerto Plata vers l’heure du diner. J’avais fait le tour du monde et une longue correspondance avant d’arriver pour sauver de l’argent. J’étais épuisée. Je me suis installée dans mon petit condo qui allait être chez moi pour quelques semaines. Habiter à l’hôtel en arrivant était une excellente idée; ça me permettrait de me familiariser avec ce village.
Mais ça allait aussi contribuer à me créer un choc quand j’arriverais dans l’appartement dominicain. Durant le premier mois, j’apprenais beaucoup de chose; comment gérer les réservations d’un hôtel dans les caraïbes, l’espagnol; au bout de deux mois, j’arrivais à avoir des conversations et parler avec les employés de l’hôtel. C’est incroyable comment on apprend vite lorsqu’on a l’occasion de pratiquer chaque jour.
Un village
En un mois, il m’était déjà arrivé beaucoup de chose. Je m’étais bien fait quelques amis, mais j’appris surtout ce qu’était la vie de village. Prendre ma place n’était pas facile. Il fallait travailler fort pour pouvoir intégrer ces petits groupes de gens. Et un garçon que je considérais mon ami m’avait fait le coup de la jalousie et était devenu ultra possessif. Ce que j’appris durant ce premier mois, c’est que dans un village, tout le monde parle de tout le monde…
Alors en peu de temps, j’étais devenue la french Canadian, fille de riche parce que j’habitais dans un hôtel luxueux.. Et j’étais une des seules filles qui portaient encore des talons hauts pour sortir.
Et on m’avait présenté une fille dominicaine, copine d’un des proprios de l’hôtel. Elle était super gentille. Elle parlait un peu français. On se donnait parfois rendez vous à la plage pour prendre un verre. C’est vrai qu’elle aimait faire la fête, mais moi aussi à ce moment là. Et un jour, on m’a dit de me méfier d’elle. Elle n’avait pas une bonne réputation. Et un soir, j’ai compris… Lorsque son copain repartait au canada, elle trouvait quelqu’un d’autre pour payer ses dépenses. En fait.. elle se prostituait lorsqu’elle avait tout dépensé l’argent que son copain lui avait laissé.
Voilà qui expliquait pourquoi j’avais du mal à me faire des amis…
Éventuellement, je suis devenue plus tranquille. J’étais dans l’appart dominicain. Je travaillais du lundi au vendredi et j’avais ma petite routine, j’allais à des cours d’espagnol 3 fois par semaine. Comme j’étais loin du centre, je sortais rarement. Mais un soir, il était 22h environ… Je me sentais seule depuis quelques jours et je me disais que je n’étais pas venue vivre dans les Caraïbes pour m’ennuyer… Ce soir là, j’ai éteint la télé et les lumières et je suis partie en ville…
À suivre…
Partie II disponible ici
Catherine
Pour information sur l’hôtel: Hotel El Magnifico
*Toutes les photos utilisées sont les miennes.
Hello ! ton parcours est super intéressant. Je te trouve super courageuse ! merci pour cet article !
Hello !
Ton article est super intéressant et j’ai beaucoup aimé ta façon de raconter ! Je l’ai lu d’une traite et j’ai hâte de savoir la suite ^-^ Je pense moi aussi partir un jour pour de nombreux mois voire années ; voir du pays, de nouvelles cultures ! Tu es très courageuse en tout cas 🙂
Des bisous !
Merci beaucoup pour les bons commentaires. 🙂 Bisous!