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La fois où j’ai tout quitté pour aller vivre à Cabarete. Partie 6

22 octobre 2017
Cabarete

J’étais en couple avec un Européen qui était à Cabarete depuis quelques mois. Dans ce village, les couples ne duraient pas. Mais on a quand même essayé. Je n’avais pourtant aucune envie d’être en couple, mais on était toujours ensemble et après un certain temps, on nous avait associé l’un avec l’autre.

Pour lire la partie précédente: La fois où j’ai tout quitté pour aller vivre à Cabarete. Partie 5 

Il travaillait lui aussi dans un des bars de la plage et il habitait à une trentaine de mètre de chez moi. On s’entendait bien au début. Mais je crois qu’on savait tous les deux que ça n’irais pas très loin. Ça a duré quelques temps. On a été voir ailleurs tous les deux. On s’est menti, on s’est disputé… Et quand je suis revenue à Montréal cet automne là, j’ai décidé d’y mettre un terme. Je n’étais vraiment pas prête à être dans une relation sérieuse. Je me comportais encore comme une adolescente en sortant tous les soirs et en buvant plus que ce que je pouvais tolérer.

Automne 2008

À l’automne 2008, je suis revenue à Montréal en me questionnant sur ce que je voulais faire. J’en avais un peu marre de travailler dans ce bar, marre d’habiter avec ma coloc allemande et ses milliards de choses accumulées. Quand je suis revenue à Montréal, je suis allée habiter chez ma meilleure amie. Elle travaillait toujours dans ce bar où j’avais travaillé avant de partir vivre à Cabarete. Il m’a donc semblé logique d’aller voir s’ils avaient besoin de quelqu’un. Rapidement, je recommençais à travailler pour eux et l’argent rentrait bien. J’ai donc décidé que j’allais rester le temps de remplir mon compte en banque.

Ma santé était stable. Mais mes résultats sanguins étaient toujours bas. Ils ne revenaient pas à un niveau normal. J’avais subi ma chirurgie depuis environ un an. C’est à partir de ce moment que le médecin a décidé de m’envoyer en hématologie. Mais l’attente était longue, alors je n’aurais pas vraiment de rendez vous pour le moment.

Hiver 2008

Cet hiver là à été difficile. Je m’étais mis dans la tête que j’allais seulement travailler. Mais ce mode de vie de bar n’était pas fait pour une fille comme moi qui était malade. J’avais pris du poids, j’essayais de faire du sport, mais je trouvais ça très difficile. La chirurgie que j’avais subi avait définitivement laisser ses traces. Mes muscles abdominaux avaient été déchirés et mon poumon gauche n’avait jamais reprit sa forme après l’infection. J’étais fatiguée la plupart du temps, mais je travaillais souvent jusqu’à 4h du matin pour recommencer à 11h le lendemain matin.

cabarete

 Repartir à Cabarete

Il s’est passé 6 mois durant lesquels mon compte en banque se renflouaient. Je communiquais beaucoup avec mon amie Québécoise de Cabarete avec qui j’avais travaillé au bar. Elle habitait aussi Montréal et on avait toutes les deux le même objectif: retourner à Cabarete. On avait décidé de cohabiter ensemble dans une des maisons de Procab. Celle qui était disponible était celle voisine à mon ami du bar. J’allais enfin vivre dans une maison propre avec une fille équilibrée. Vers le mois de janvier, on a commencé à regarder les billets d’avion. On voulait repartir vers le mois de mars. Une autre de nos amies à décidé de venir avec nous durant les premières semaines. On était donc dans les préparatifs de départ et je partais pour la 4e fois, j’étais aussi énervée que la première.

À cette époque, on se foutait que ça prenne 24 heures se rendre là bas. On voulait économiser de l’argent. Donc, on avait prit un vol de Burlington à New-York et un autre jusqu’à Santiago. On était atterri aux petites heures du matin et des amis Dominicains étaient venus nous chercher pour nous amener à Procab dans une maison temporaire.

cabarete

Arriver à Cabarete

Parmi les souvenirs les plus merveilleux que j’ai de chaque fois que je suis arrivé la bas, les premiers matins ou je me réveillais à Cabarete. L’humidité sur la peau, la chaleur et les bruits des scooter ou de la bachata. Cette fois la, j’avais l’impression que ce serait la bonne. On était bien organisées, je savais que je n’allais pas me sentir seule comme ça avait été le cas quand j’étais arrivée.

On était arrivée à Cabarete avant que le soleil se lève. On nous avait prêté une maison en arrivant et nous devions emménager dans ce qui allait être notre domicile le lendemain. La maison faisait partie d’un lot de 6 dont seulement 3 d’entre elle était occupé. Il y avait la aussi une petite piscine partagée au centre. Ça ressemblait beaucoup à l’autre maison où j’avais habité dans Procab, d’ailleurs, une vingtaine de mètre les séparaient. On a tiré au sort pour savoir qui aurait la grande chambre, j’ai perdu. Mais nous avions quand même chacun notre salle de bain. On avait acheté une télé neuve et j’ai un peu honte de le dire, mais on s’est monté un set de vaisselle en glissant des trucs dans nos sacs à mains lorsqu’on allait au resto.

Cabarete maison

Notre maison à Cabarete

On était tellement heureuse de notre petite maison. On la gardait propre. Je me réveillais toujours la première et je préparais du café. On s’entendait super bien, on riait tout le temps, on faisait parfois des soupers à la maison qui était souvent constitué de chuleta (porc) et de pâte sauce rosée. Le matin, on se préparait souvent du pain doré avec du sirop d’érable qu’on avait apporté du Québec.

En quelques jours, tout était organisé. On travaillait au bar toute les deux. Ma coloc faisait du Kitesurf durant l’après midi et moi il m’arrivait souvent d’aller passer du temps à la piscine du El Magnifico. Il y avait de l’internet et une amie habitait là, on jouait au backgammon durant des heures en buvant du rhum mélangé avec du jus au fruit de la passion. (Je payerais très cher pour en boire encore à l’occasion)

buanderie dominicaine Cabarete
Buanderie de Cabarete

Le boulot

Le bar où on travaillait ne marchait pas super bien. Ce qui avait déjà été un bar amusant qui marchait bien était devenu le bar où les putes de la plage sont tolérées et elles étaient très agressives en essayant de se trouver des clients en basse saison. Nos patrons étaient stressés et ça se ressentait dans leur agissement. Il soupçonnait tout le monde de voler, ils laissaient la racaille entrer dans le bar; les drogués, les putes et les gangsters. Ils se saoulaient et avait des comportements de harcèlement envers certains employés. Il est arrivé que l’un d’entre eux nous tape une fesse, une collègue a vu les parties intimes d’un des patrons alors qu’elle allait porter sa caisse dans le bureau. Une blague qu’elle n’a pas trouvé très drôle. #Metoo

Bref, on était pas très heureuse. On était stressé, on pleurait parfois et on a même eu peur pour nos vies lorsqu’il y avait de la chicane. Des gens m’ont volé des bouteilles derrière mon bar et on commencé à se les frapper sur la gueule. Un policier a pointé son arme à un gars assis à mon bar.

Plus de boulot

Et un soir, je ne sais pas ce qui s’est produit. J’ai un peu fêté avec les autres employés et j’ai quitté mon bar durant 25 secondes pour parler à un ami. Mon patron a vu ça et il a péter un plomb. Il m’a gueulé dessus en m’insultant. J’ai terminé la soirée, mais le lendemain, je n’avais plus d’emploi. C’est probablement une des meilleures choses qui m’est arrivée parce qu’après j’ai passé tellement de soirée à consoler ma coloc qui revenait toujours du boulot triste et déprimée. Elle subissait de l’intimidation, c’était dégueulasse. Avec le recul, je ne sais pas pourquoi on se faisait subir ça… Mais on vivait avec des salaires ridicules et on avait pas d’argent de coté pour faire face à un imprévu. En plus, on se disait que c’était la même situation dans tous les bars de la plage.

cabarete RD

Des vacances

Trois mois avaient déjà passé et il était presque temps pour moi d’aller à Montréal faire mes test médicaux. J’avais donc décidé de faire une pause de travail, mais un ami à moi allait m’engager à mon retour. Dans son bar; des locaux, des surfeurs et quelques touristes. Moins payant, mais l’ambiance était super. Les employés étaient sympas et il y avait des soirées qui marchaient super bien. J’avais hâte de commencer.

Chica

J’ai donc profité des dernières semaines pour profiter de la plage, du soleil et de la vie dans les Caraïbes. Et une après midi, un garçon dominicain s’est approché de moi avec un tout petit chiot dans la main. Ce jour là, j’ai eu la certitude que je devais avoir ce chien…

Cabarete chien

À suivre…

 

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Cabarete

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