Un des articles dont on me parle le plus après mon journal de greffe, c’est de l’isolement imposée à la solitude choisie. J’ai le sentiment que beaucoup de gens s’y sont reconnu.
Je l’ai écris à un moment où je gérais assez bien le fait d’être seule. Je me sentais en contrôle, mais il y avait aussi le fait que j’avais plusieurs restrictions qui faisaient en sorte qu’il était à mon avantage de ne pas trop être en contact avec d’autres gens.
Je ne savais pas trop ce que la vie me réservait, mais je savais que je ne serais jamais la même qu’avant. J’ignorais si ce besoin fondamental de solitude faisait partie de moi ou si c’était un besoin post-maladie.
Avec la maladie, mon cercle d’amis avait disparu a peu près aussi vite que mes cheveux et contrairement à ma chevelure, la plupart des ces soit disant amis; n’étaient pas revenus.
Les blessures
Ce que je réalise, plus le temps passe, c’est que oui, je vais probablement toujours être une personne qui a ce besoin de solitude, mais le fait est qu’être seule peut aussi comporter des pièges et dissimuler plusieurs profondes blessures. Parfois, l’isolement n’est qu’une solution facile pour éviter d’être blessé.
Lorsque je suis tombée très malade, j’avais besoin des gens comme jamais, mais plusieurs n’étaient pas là.
Cela m’a éventuellement fait douter des humains en général. J’ai mis tout le monde dans le même panier. Je sais, j’ai dramatisé… Je souffrais tellement que je n’arrivais pas admettre que j’avais négligé des gens moi aussi par mon profond mal de vivre.
Ce qui fait qu’une partie de moi choisi la solitude pour éviter de développer des relations avec des gens envers qui je devrais m’engager à être disponible.
J’ai peur de les décevoir autant que d’être déçue.
J’ai trop souvent choisi d’entretenir des relations qui ne fesaient pas ressortir le meilleur de moi même. J’ai choisi des amis parce qu’ils avaient les mêmes habitudes toxiques que moi.
J’étais convaincue pendant une longue période de ma vie que des gens étaient restés la à me regarder me détruire en prenant parfois du plaisir à y assister.
Et je ne prétend pas être un meilleur humain que la majorité des gens. J’ai moi aussi déjà utilisé des gens en les croyant inférieurs pour tenter de cacher certaines de mes faiblesses.
Prétendre que j’ai été une bonne personne à 100% du temps serait un immense mensonge.
Mais aujourd’hui, je suis là à me battre avec moi même, à parfois essayer de me convaincre que je n’ai besoin de personne pour me sentir bien, que je suis maitre de mes décisions et que j’apprécie la tranquilité que la solitude m’apporte.
Il y a un peu de vérité la dedans. Mais d’un autre coté, nous avons aussi besoin de cette personne sur qui l’on peut compter lorsque ça ne va pas. Cette personne qui nous répondrait à 3 heures du matin pour nous écouter.
J’ai du me rendre à l’évidence que lorsque je me sentais triste, je devais me consoler moi même. Quand je me sentais moche, je devais me convaincre que ce n’était pas le cas.
Et plus j’efoncais dans la solitude, plus j’arrivais à me faire croire que j’étais seule parce que personne ne voulait de moi et qu’en fait je ne méritais peut-être pas l’amitié des autres.
Je suis tombée dans le piège de la solitude.
Je suis donc entrée dans un grand combat qui était celui de m’aimer suffisamment pour ne pas avoir besoin de l’amour des autres, mais j’ai échoué lamentablement. J’ai même commencé à me detester par moment et à regretter le passé que je ne pouvais absolument pas changer.
Heureusement, j’ai toujours pu compter sur ma famille et sans eux, je ne sais pas comment j’y serais parvenue. Mais je dois réapprendre à aimer les autres, à leur faire confiance et à développer des liens solides.
Le fait est que je n’ai pas encore prit conscience que l’avenir existe et que je peux construire demain. Tranquillement, je délaisse les choses qui me font du mal et qui me ramène à la tristesse; comme l’alcool qui pour moi a longtemps été une échappatoire et la recherche d’affection facile sans avenir.
Après avoir essayé de passer une vie à comprendre qui j’étais; une jeune fille malade qui avait réussi à se frayer un chemin dans la normalité, voilà que je dois maintenant me défaire de certaines des habitudes que j’ai prises au cours des années et réapprendre à vivre avec une toute autre réalité.
Cette expérience m’a changé et je n’ai plus dutout envie de me retrouver au centre de l’attention. Je veux éviter de blesser des gens et de devoir vivre avec de la culpabilité.
Parce que cette personne que je suis devenue, j’apprend à la connaitre chaque jour et elle me surprend encore.
Je me suis surpris dans certains moments à aimer beaucoup la personne que j’étais devenue, mais à certains autres moments, j’ai eu peur de ne pas m’adapter et de rester dans l’isolement par méfiance.
Dès que j’ai reconnu que j’avais besoin de me sortir de l’isolement, j’ai commencé à poser des gestes pour m’aider et j’ai vu une amélioration à mon humeur générale et mon estime de moi.
Ce que je comprends, c’est que c’est perdu d’avance de rester là à attendre que les gens viennent à moi. Il faut sortir de l’isolement et trouver un équilibre. L’idée, c’est d’apprécier être seule, alors ne le soyez pas trop et faites en sorte de vous en ennuyer de temps en temps.
J’ai vraiment envie que vous me partagiez comment vous faites pour que la solitude ne devienne pas malsaine dans votre vie.
Catherine
Comme je me retrouve dans tes mots…
La solitude est venue dans ma vie sans que je m’y attendais vraiment, j’ai toujours tout voulu faire seule, sans avoir besoin de qui que ce soit et puisque j’accumule les projets et les activités, je me retrouve bien souvent seule dans mon petit monde à travailler… Et je sens aujourd’hui que cela me pèse et me fait parfois plus de mal qu’autre chose.
Etre bien avec soi est important mais être bien avec les autres est vital aussi. Il faut savoir trouver l’équilibre…
Bisous,
Pêche
Je suis bien heureuse de savoir que je ne suis pas la seule. Merci de me lire. 🙂
Catherine