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La fois où j’étais en colère…

8 mai 2018
la fois où j’étais en colère

On pourrait penser que durant les dernières années avant que je sois greffée; j’étais habitée par beaucoup de colère. Je ne saurais l’expliquer, mais non, pas vraiment. J’étais peut-être trop occupée à être terrorisée et à me battre pour ma vie pour être fâchée. Il y a une grande partie de mon combat qui a été instinctif plutôt qu’émotif.

La colère est arrivée après. Lorsque j’ai commencé à aller mieux. J’ai ressenti de la frustration envers pleins de chose à des moments où je ne m’y attendais pas et parfois sans vraiment comprendre pourquoi. Un bon exemple, c’est le jour où j’ai regardé une mère avec son bébé et que j’ai senti un grand vide. Où cette fois où un soir, je parlais avec des jeunes adultes et j’en ai voulu à la jeunesse parce que moi cette partie la, on me l’avait enlevé.

Cette colère post-greffe, j’ai plus de difficulté à la verbaliser parce que je sais que c’est plus difficile pour quelqu’un qui ne l’a pas vécu de le comprendre. Mais le fait de ne pas en parler ne veut pas dire que je ne m’accorde pas le droit de la vivre.

Enfance

Les gens qui me connaissent pourraient vous confirmer que j’étais une enfant et adolescente très colérique. J’avais beaucoup besoin de me défouler. Je perdais facilement le contrôle et j’ai déjà eu des épisodes agressifs envers des objets, mais aussi envers moi même.

Avec le recul, je comprend que j’étais une jeune fille très complexée et mal dans ma peau. J’avais du mal à identifier dans quelle catégorie je me trouvais. Le problème de plusieurs enfants je me doute bien.

Donc déjà à un très jeune age, je mélangeais un peu les émotions et j’avais du mal à les nommer. Peut-être parce que j’ai été exposée assez jeune à un monde d’adulte où l’on a tendance à vivre ses émotions en secret loin des regards et du jugement.

Ce que j’ai fini par comprendre, c’est que la colère, ça n’est pas fait pour être enfouie et ignorée. Ça reste là, ça s’accumule et ça devient vite un polluant qui contamine tout le reste.

Le vase plein

Et c’est là que se produit parfois une réaction complètement démesurée à un évènement plutôt banale. La fameuse cerise sur le sundae ou la goute qui a fait déborder le vase. Malheureusement, pour la suite parfois, c’est un long processus de ramasser les pots cassés après parce que tu t’es peut-être vengé sur les mauvaises personnes et ça se peut que ta réputation en a prit un sale coup.

Dans à peu près toutes les sphères de la vie, il va y avoir des gens qui vont essayer de nous faire croire que de se fâcher n’est pas acceptable. Alors qu’en réalité, c’est impossible de ne pas le faire. Bon évidemment il y a un moment pour chaque chose et prendre du recul, ça peut éviter des conséquences dramatiques. Le contrôle, ça s’apprend en vieillissant.

Mais même moi, j’ai déjà été témoin d’un pétage de coche qui m’a semblé complètement inapproprié de la part d’une personne, mais l’expérience m’a fait réaliser que la limite de chacun est tellement différente, on ne connait pas les secrets, l’entourage et le bagage d’une personne. Ce qui est acceptable pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre.

Non seulement, des gens sont mal à l’aise devant l’impulsion, mais dans certains milieux ils vont même vouloir te faire sentir coupable d’avoir exprimé ton opinion. Comme s’ils attendaient de toi que tu oublies qui tu es à certaines occasions.

Oui, pas mal d’entreprise clament la diversité et l’ouverture d’esprit, mais le jour où tu veux émettre ton opinion, tu es étiqueté comme un employé à problème et adieu la possibilité d’avancement.

Se justifier

À chaque jour de ma vie, je vis de la colère et ça fait partie de mon processus de guérison et d’acceptation. Et j’ai parfois l’impression que je dois justifier ma colère par mon passé. Et on est plusieurs à faire ça. Dès que tu ne te comportes pas de manière parfaite, on tente de mettre la faute sur quelque chose, parfois aussi bête que notre cycle menstruel.

Mais demander à quelqu’un de ne pas se fâcher, quand on y réfléchi c’est demander à quelqu’un de ne pas s’exprimer par rapport à ses valeurs.

Mais ça revient à dire qu’on est entrain de dire à un autre humain comment se comporter alors qu’on a pas du tout la même référence ou le même seuil de tolérance. Tes expériences font de toi un expert dans certains domaines de la vie et ça personne ne te l’enlèvera jamais. Au contraire, ça devient parfois ta responsabilité d’en faire un enseignement pour les autres.

J’irai pas dire à une mère comment être mère parce que je n’en suis pas une. Je ne détient que la vérité des mes actions et le souvenir de comment je me suis sentie après les avoir fait.

Le laisser aller

Il n’existe pas de procédure précise sur la façon de se comporter. Je sais qu’on est de plus en plus exposés à des gens qui disent et montrent qu’ils sont heureux 24 heures sur 24 parce qu’ils ont fait tel ou tel choix. Même ce qui devrait être naturel parfois, de nos jours est « stagé ». Les réseaux sociaux nous enseignent à en laisser le moins possible à la spontanéité. Ce qui fait que lorsqu’on arrive dans le vrai monde, on a peur de se laisser aller.

Mais se fâcher, c’est de s’exprimer et on le sait que communiquer ses émotions c’est très libérateur. Donc, oublions le maudit moule de société qui dit qu’il faut être parfait tout le temps et défendons nos valeurs et nos idées.

T’as juste une vie à vivre et lèves toi chaque matin en ayant comme objectif de rendre ce monde un peu meilleur et meilleur ne veut pas dire parfait. Ça veut juste dire meilleur pour toi même, même si ça implique des « pétage de coche » par ci par là.

Namaste calisse 😉

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La fois où j’étais en colère...

 

  1. Lol!! J’aime bien la ton namasté calisse! Je comprends qu’il faut parfois se laisser aller. Toutefois, se renseigner sur la gestion de notre intelligence émotionnelle peut nous aider à éviter bien des ennuis et des regrets. La méditation aide grandement également. En tout cas, pour ma part. Cheers! Xx

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