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Chère prothèse de cheveux, c’est fini! merci pour tout.

21 juin 2017
prothèse de cheveux dans le fond du garde robe

Dans le fond de mon garde robe, j’ai toujours cette prothèse de cheveux qui ne sert plus à rien… Chaque fois que je vais chercher un vêtement, je la vois. Elle est là, emmêlée sur son support depuis la dernière fois que je l’ai portée…

 

Je crois bien que c’était au mois de février que j’ai arrêté de la mettre et ce n’est vraiment pas parce que mes cheveux avaient atteints une longueur que j’aimais… C’est que la prothèse, qui au départ devais me faire sentir comme normale, faisait l’effet inverse.

Avant…

avant de perdre mes cheveuxDepuis mes 18 ans, j’avais laissé pousser mes cheveux pour me rendre compte que les cheveux longs me faisaient bien et me donnaient beaucoup de confiance en moi. En fait, j’avais des beaux cheveux. On m’arrêtait sur la rue pour me le dire. J’étais gâtée. Une belle chevelure brunette naturelle et sans le moindre cheveux blanc jusqu’à tout récemment. J’ai donc passé une quinzaine d’années avec ces cheveux là en les coupant parfois, mais ils poussaient vite et surtout, ils étaient en bonne santé.

Vous vous imaginez donc le deuil que j’ai eu à faire lorsque le docteur m’a dit que j’avais 99.9% de chance de perdre mes cheveux en totalité. C’est absurde, mais ce jour là; envisager d’être chauve était pire que de d’envisager de passer 2 mois en isolement. La maladie était entrain de m’enlever une des choses qui faisaient en sorte que je me sentais bien dans ma peau. C’était donc impensable que je ne me procure pas une prothèse qui allait remplacer ces cheveux là que j’étais sur le point de perdre.

 

L’acquisition de la prothèse…

prothèse de cheveux longs et brunsJ’ai suivi les conseils de celles qui étaient passé par là. Je suis allée m’acheter une prothèse plusieurs semaines avant de partir pour la greffe. Une expérience que je vais qualifier de cauchemardesque. Rien à voir avec l’endroit ou la conseillère. Et mon dieu, mon amie qui m’a accompagné a été tellement parfaite! J’étais calme, mais en fait je bouillonnais à l’intérieur. J’avais envie de pleurer, tout casser et crier à cette maudite injustice. C’est exactement dans ces moments là que tu penses que tu ne vas pas y arriver, que ça ne se peut pas, que c’est juste un cauchemar.

Mais bon… J’ai trouvé ce que je cherchais. Une prothèse de cheveux bruns longs. Je ne la détestais pas. Elle était de bonne qualité et je savais que dans un endroit où l’éclairage serait doux comme dans un resto par exemple, les gens penseraient que c’était mes vrais cheveux. C’est vrai que c’était rassurant de l’avoir. Elle est demeurée dans son sac d’origine durant quelques semaines jusqu’à ce qu’elle prenne place dans le fond du garde robe pour éventuellement être sur ma coiffeuse dans ma chambre. À un certain moment, elle faisait parti de mes accessoires lorsque j’allais à une soirée. Je l’ai même accroché à une poignée d’armoire de cuisine chez une amie un soir avant d’aller souper. Comme je l’aurais fait avec mon foulard par exemple.

La réalité…

prothèse de cheveux sur la coiffeuse Mais la réalité… C’est que porter une prothèse, c’est de la grosse gestion et ça peut facilement créer de l’anxiété. Est ce qu’il vente? Ma frange est-elle correcte? Est ce quand je vais enlever mon manteau, ma prothèse va tenir? Ça se voit que j’ai chaud et que ça me gratte? Sérieux… Ce n’est pas reposant. Et chaque fois que l’ai portée, j’avais juste hâte de l’enlever. Dès qu’on a arrêté de voir mon cuir chevelu, j’ai décidé d’assumer les cheveux courts, même si je détestais ça. En fait, la plupart du temps, je portais des casquettes ou des tuques. Alors la prothèse est retournée dans le garde robe…

Il n’y a pas de réelle solution de remplacement de cheveux. Il y a des manières très jolies d’habiller sa tête, mais un travail d’acceptation doit absolument être fait pour pouvoir profiter des ces alternatives. J’ai vraiment cru au tout début que je me lèverais le matin et que j’allais enfiler ma robe de chambre et ma prothèse et aller me passer la main dans les cheveux en attendant que mon café coule. Mais, ce n’est pas des cheveux. Des cheveux, c’est ce que tu peux toucher à ta guise sans avoir peur de tout déplacer. Des cheveux, c’est ce que tu peux mouiller sous la douche et faire sécher à l’air libre. Chaque fois que j’ai le vent dans les cheveux maintenant, ça me fait sourire. Ça m’avait tellement manqué.

Les cheveux court…

cheveux qui poussent suite à un traitement

Le plus fou, c’est que toute ma vie, j’ai eu les cheveux bruns droits longs et j’ai acheté une prothèse de cheveux bruns droits et longs… Mais aujourd’hui, j’ai les cheveux courts, frisés et blonds?!? Et je crois que ce style me va mieux que tout les styles de cheveux que j’ai eu avant. Et j’ai lu beaucoup de témoignages de femmes qui ont gardés les cheveux courts après leur traitement. Je constate que c’était beaucoup plus la peur de l’inconnu que le fait de perdre mes cheveux comme tel. Et j’ai eu une chimiothérapie très agressive, mais de très courte durée alors je n’ai pas eu à passer des mois sans cheveux. Ils ont prit du temps à repousser, mais depuis qu’ils repoussent, ça va très vite.

Mon expérience…

Et ce que je redoutait tant qui était de perdre mes cheveux s’est passé beaucoup mieux que je ne l’aurais cru. Oui, c’est vrai que la première fois où tu te réveilles avec un oreiller recouvert de cheveux, c’est perturbant… Mais j’étais préparé et surtout, j’étais à l’hôpital et j’ai eu droit à de l’assistance parce que le personnel était bien habitué que les patients perdent leur cheveux pendant leur séjour pour la greffe. 

Lorsque je les ai rasés, j’avais déjà la moitié des cheveux de tombés et j’ai juste eu l’impression que je mettais un terme à cette attente douloureuse. J’ai en mémoire la vision de tout mes cheveux sur le sol et comment j’ai réalisé à ce moment là qu’ils étaient brillant et doux… mais j’étais enfin soulagée. Je pouvais maintenant commencer à attendre qu’il repousse. De toute façon, j’étais en attente de guérir alors quand j’ai remis les choses dans le contexte, j’ai compris que le succès de ma greffe était largement plus important que mes cheveux. Et mon corps et ma tête étaient tellement épuisés qu’ils ont naturellement décidés de mettre l’énergie sur la guérison.

Écrire ce texte à été très difficile par moment. Je le dédie à toutes celles qui devront passer par là où qui sont entrain de le vivre. J’espère qu’à travers mon récit, vous avez su capter l’essentiel qui se résume à dire que ça ne vous rendra que plus forte et vous apprécierez ces petites choses qui vous semblaient insignifiantes avant, mais qui deviendront vos petites victoires et qui vous rappellerons que de meilleurs jours sont à venir. xx 

 

cheveux courts blonds et frisés après chimiothérapie   Catherine Levasseur

 

 

  1. Comme je te comprends.
    Je me souviens avoir désespéré devant le miroir plusieurs mois en voyant mon autrefois épaisse crinière se dégarnir à une vitesse folle.
    Contrairement à toi, je savais que c’était un deuil définitif et mon hantise était d’avoir l’air du gars qui tente à tout prix de camoufler sa calvitie plus qu’évidente.
    Raser mes cheveux fût une étape difficile à passer mais je me suis tellement offert la paix d’esprit. Je ne regrette aucunement mon geste, particulièrement quand je vois les tentatives désespérées de certains hommes de camoufler une calvitie irréversible.

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