Moi, la fille paresseuse qui prenait des taxis au lieu de marcher, qui fumait un paquet de cigarette par jour et buvait une bouteille de vin par soir, je croyais que j’étais juste pas sportive. Je détestais le sport, les sportifs, les gymnases, les cyclistes… Tout ceux qui étaient plus en forme que moi…
Je ne comprenais pas que les gens se mettent dans cet état volontairement. Le fait que des gens se privaient pendant des jours ou même des mois pour participer à une compétition m’échappait totalement. Et ces filles en legging, un tapis de yoga sous le bras à l’épicerie qui achetait des choux de Bruxelles avec un Kombucha… Je roulais les yeux tellement ça m’énervait.
Le jugement
Je sais bien qu’au fond de moi, c’était un peu de la jalousie de ne pas être en forme et avoir cette discipline qui faisait que je jugeais ces gens. Je savais que l’activité physique apportait non seulement des bienfaits sur l’apparence, mais aussi sur l’humeur. Mais je ne comprenais absolument pas que des gens soient dépendants du sport. Je les pensais fou ces gens en forme qui couraient sur un tapis roulant après une journée au boulot, sans parler des joggeurs du samedi matin que je croisais alors que j’étais encore saoule de la veille.
Tout ce temps là, j’étais malade et je ne le savais pas. Je n’étais pas une paresseuse, j’étais limitée à cause de la maladie. J’étais essoufflée, fatiguée, anémique et mon corps n’avait pas l’énergie pour travailler 40 heures par semaine et de faire autre chose de physique. Naturellement, j’ai été plutôt attirée par la fête parce que c’était une façon d’échapper à mon manque de motivation en plus de passer le temps. Quand j’ai reçu mon diagnostic à 25 ans, j’ai compris que même si j’avais voulu, j’aurais toujours été à l’arrière. Mon coeur battait naturellement à 120 lorsque j’étais au repos, mon manque de globule rouge ne permettait pas une bonne circulation de l’oxygène dans mon sang, j’avais des vertiges, mes oreilles bourdonnaient sans arrêt et j’étais si essoufflée juste en montant un étage. L’opération que j’ai subi en 2006 m’a laissé une douleur au poumon sur le coté gauche de mon abdomen qui s’accentuait chaque fois que je faisais un effort.
Le diagnostic
Le diagnostic a eu deux conséquences; j’ai pu me pardonner de ne jamais avoir été porté sur le sport, j’ai compris pourquoi je détestais tant les cours d’éducation physique durant mon adolescence, j’ai compris pourquoi j’étais si épuisée tout les jours de ma vie. Mais le diagnostic a aussi eu comme effet de me faire baisser les bras devant toutes formes d’activités physiques. J’avais peur de manquer d’énergie, certains jours, j’avais peur de m’évanouir en public.
Il m’est quand même arrivée d’avoir des moments de motivation, surtout par désir de vouloir perdre du poids. J’ai essayé de courir, de faire de l’aérobie à la maison, d’aller au gym, j’ai eu un entraineur privé, j’ai même essayé le kite surf et dans les dernières années, je prenais parfois le Bixi pour aller travailler ces jours après avoir reçu une transfusion de sang quand j’avais un regain d’énergie.
Le changement
En 2013, j’ai décidé de changer. J’ai pris conscience qu’il y avait quand même une partie que je pouvais contrôler et c’était mon alimentation. J’ai donc entrepris un régime qui m’a fait perdre du poids et je suis tombée amoureuse des smoothies. Soudainement, je mangeais des fruits et des noix le matin plutôt qu’un sandwich oeuf bacon ou un bagel au fromage à la crème. Il y avait définitivement un impact sur mon énergie, ma digestion et mon porte feuille. Quelques mois plus tard, j’abandonnais la viande pour de bon en gardant le poisson et les produits laitiers. Moi, la fille qui était nerveuse en cuisinant un oeuf, je suis devenu une passionnée de la nourriture santé. Je cuisinais pour mes amis, je me faisais des lunchs. J’étais vraiment inspirée et je voulais gouter à toutes ces choses qui me semblaient si inintéressantes auparavant.
C’était donc le premier pas vers le changement, mais il restait que cette maladie ne se guérissait pas avec des smoothies. J’avais de plus en plus de désir d’arrêter de boire et j’ai remplacé quelques verres de vin par de la tisane. C’était très difficile au début. J’ai définitivement eu à passer par un sevrage. J’avais soif. J’avais le sentiment qu’il manquait quelque chose, je ressentais réellement un vide. Après un certain temps, j’ai commencé à sentir une différence surtout au niveau de mon estomac et tranquillement, j’ai arrêté d’avoir soif.
Le yoga
J’ai raconté plusieurs fois à quel point le yoga avait changé ma vie. Mais je dois dire que cela m’aura prit du temps avant de ressentir réellement les bienfaits. J’ai tout de suite aimé cette discipline parce qu’elle était le meilleur choix pour une fille qui venait de subir le trauma d’une greffe. Respiration, mouvement doux et une philosophie sur la gratitude et la paix, des notions sur lesquelles je ne m’étais jamais vraiment arrêté jusqu’à présent. Le yoga est en partie responsable pour le fait que je sois plus en forme à l’approche des mes 40 ans que lorsque j’avais 20 ans.
Et sans que je m’en rende vraiment compte, j’ai commencer à ressentir des changements physiques, de la force et une amélioration sur mon sommeil. À 38 ans, j’ai découvert que mon corps étaient beaucoup plus fort que ce que j’avais toujours pensé. Les progrès sur ma souplesse se mesuraient en centimètre, l’évolution de mon équilibre se calculait en minute. Je me tenais droite, la douleur de l’effort est devenu agréable, le désir de faire du yoga était si grand que je ne pensais plus au verre de vin, à la cigarette et naturellement, j’ai voulu faire ce ménage dans ma vie pour éliminer tout ce qui était toxique.
Voilà comment moi, la fille qui manquait de motivation, qui roulait les yeux à la vue d’une yogi, qui jugeais les gens sur des vélos stationnaires… Je suis devenue celle qui achète des choux de Bruxelles et du kombucha, celle qui va faire ses courses à vélo, celle qui passe ses vacances à faire du yoga…
Il n’y a pas si longtemps, j’étais fâchée à l’idée d’avoir perdu mes années de jeunesse par la maladie et ce mode de vie malsain que je menais.
Aujourd’hui, je sais que c’est parce que j’ai mené cette vie toxique que j’apprécie d’avantage de pouvoir assister au réveil de mon corps et de mon esprit à ce nouveau mode de vie sain.
Catherine, la fille super en forme 😉
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