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La fois où j’ai eu peur du changement.

30 octobre 2017
peu changement

On a tous des idées de grandeur qui nous traversent la tête. Des rêves, une liste de chose à accomplir. Des projets qu’on a parfois très envie de réaliser. Parfois, on en rêve en secret par peur qu’une personne essaie de nous en dissuader. Il y a aussi le genre de projet qu’on fait après deux bouteilles de vin lorsqu’on se croit invincible. L’instant d’une soirée, on est convaincu qu’on vient de changer notre vie.

peur de changer

Ça te rappelle quelque chose, non?!? Ce film inspirant qui t’a donné envie d’apporter des grands changements à ta vie? Ou de cet article qui racontait l’histoire de quelqu’un qui était allé au bout de ses rêves, tu te disais que si cette personne l’avait fait, pourquoi pas toi? Ce jour où tu as surpris tout le monde en faisant quelque chose que tu n’aurais jamais osé. Ou cette fois où tu es allé au bout de quelque chose malgré les dizaines de fois où tu as passé très proche d’abandonner.

Le plan

Tu te souviens ce jour ou tu fouillais sur internet à la recherche d’une expérience qui sort de l’ordinaire. Un voyage, un road trip, de la nouveauté, un saut en parachute, une retraite de Yoga SUP… Qui sait?

Et puis au moment de mettre ta carte de crédit, ta gorge se serre et ton coté trop raisonnable et légèrement coincé prend le dessus et tu te dis que finalement ta vie n’est pas si mal et que tu n’as pas vraiment besoin de ça. Ou que le timing n’est pas bon. Ça se peut que tu mettes ça sur le dos des finances, de ta disponibilité ou de ton âge. Mais toi tu le sais très bien que c’est la peur qui te fait renoncer.

Et parfois, la peur.. C’est juste la peur de ne pas réussir et la peur de devoir te rendre à l’évidence que plus tu avances, tu fais des choix chaque jour qui t’éloignent un petit peu plus de tes rêves. Tes pires ennemies, ce sont ces excuses et les secrets que toi seul connais et qui te font parfois croire que tu ne mérites pas d’être heureux. Si ça te parle, lis mon article sur les excuses ici 

changer peur

Il y a aussi cet espèce de fantasme que tu as parfois où tu aurais envie de recommencer ta vie très loin avec une autre identité. Repartir à zéro, avoir une deuxième chance. Regarder droit devant et ne plus jamais regarder en arrière.

Les dépendances

Pendant des années, il était inconcevable pour moi de me séparer des choses auxquelles j’étais si dépendante même si je savais qu’elles étaient mauvaises pour moi; l’alcool, les cigarettes et ce maudit téléphone qui m’aidait seulement à entretenir des relations toxiques… Ce téléphone qui était annonciateur de mauvaises nouvelles et qui m’empêchait de dormir la nuit. Cette chose qui sonnait parfois pour me dire que je devais rentrer à l’hôpital parce que mes résultats sanguins étaient inquiétants et que je devais recevoir une transfusion sanguine dans les plus brefs délais.

Et ces bouteilles de vins qui s’accumulaient trop vite dans mon bac de recyclage. Elles faisaient parties de mes soirées. Ces bouteilles remplaçaient parfois mon repas du soir. Je me réveillais le lendemain sur un estomac vide. J’avalais mes médicaments et je passais la moitié de la journée avec un mal de ventre. Pour me garder réveillée, je pouvais boire jusqu’à 6 cafés par jour et les repas que je mangeais étaient généralement constitués de pain blanc et de charcuteries grasses.

peur du changement

À cette époque, mon teint était gris et mes cernes bien creuses. Je n’aurais jamais osé aller travailler ou à la rencontre d’amis sans porter du maquillage. Mon poids était correct, mais je n’appréciais pas mon image. J’achetais des vêtements sans arrêt parce que porter des vêtements neufs me donnait l’impression d’être mieux dans ma peau.

Je ne faisais aucun sport mis à part les quelques trajets de vélo pour aller travailler l’été. J’avais du mal à monter la côte qui me séparait de mon arrêt d’autobus alors je ne me voyais vraiment pas courir sur un tapis roulant.

La honte

Évidemment, je vivais ce mode de vie en silence et j’allais travailler chaque matin comme si j’avais eu une bonne nuit de sommeil réparatrice. Mais en fait, à l’intérieur de moi, je ressentais juste de la honte… J’avais envie de crier et les gens qui semblaient équilibrés me tapait carrément sur les nerfs.

Lorsque je partais en voyage, il arrivait que je retrouve un certain calme. Je prenais souvent plusieurs décisions durant mes vacances et je me disais que dès mon retour, je me prendrais en main…Mais à partir du moment où je remettais les pieds dans la routine, mes résolutions de voyage n’avait plus d’importance et je retombais dans mes habitudes.

C’est donc ces raisons qui m’ont empêcher de prendre du temps pour moi… J’avais si peur de me retrouver seule avec mes pensées, peur du silence, peur de l’effort. J’étais constamment entrain de chercher à être à un autre endroit. Quand j’étais avec des gens, je voulais être seule, quand j’étais ailleurs, je souhaitais être chez moi, quand j’étais célibataire, je voulais rencontrer quelqu’un. Quand je rencontrais quelqu’un, j’étouffais. J’aurais voulu ne pas être moi, ne pas être malade, ne pas être là tout simplement.

La fuite

Pour m’évader et oublier l’hôpital, les injections et la douleur chronique. Je préférais passer le temps en travaillant et en faisant la fête. C’était dans ces deux moments où je sentais que je pouvais arrêter de réfléchir au futur en plus de me sentir comme tout le monde. Ce mode de vie me rapprochait de la normalité.

peur de changer

Sors de ta zone de confort qu’on me disait. Cette phrase me rendait mal à l’aise parce que la situation dans laquelle je me trouvais n’avait rien de confortable. Il m’a semblé que le confort n’était pas un état négatif comme le laissait croire l’expression.

Et si la maladie avait été ma deuxième chance… Si la guérison me permettait de repartir à zéro. Si tout à coup, je me trouvais exactement où je voulais être. Si j’avais maintenant la possibilité de passer d’agréable moment avec moi même, celle que je ne voulais pas connaitre, celle qui était dépendante aux amours toxiques, celle qui m’a imposé plusieurs violentes gueules de bois.

Après le changement

Ben tu sais quoi finalement… Plus j’avance et plus je me rends compte que la maladie est la plus belle chose qui m’est arrivé. Elle me permet de vivre dans le moment présent et de regarder en avant avec l’espoir que le meilleur est à venir. Un luxe que je n’avais plus depuis longtemps. J’ai découvert en moi une personne positive qui voulait voir les gens réussir. On est bien loin de celle pour qui le bonheur des autres était un irritant.

Et prendre des risques ne me terrorise plus comme avant. Parce que je fais des choix en me basant sur les souvenirs que je veux conserver et les émotions que je veux ressentir plutôt que de faire des choix dans le but de me faire aimer des autres.

Alors.?! Vas tu enfin essayer de le réaliser ce projet fou auquel tu rêves depuis toujours??

Catherine

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Images: Pixabay

 

 

 

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