Lorsqu’on part à l’étranger quelques mois, surtout pour y travailler, il devient important de trouver l’appartement bien adapté à nos besoins. Un endroit confortable où se reposer, cuisiner et flâner les jours de pluie.
Pour lire la partie 1 de cet article: Journal de voyage. Partie 1 – Le dépaysement
L’appartement no. 1
Il ne m’a suffit de quelques jours seulement pour m’acclimater à mon nouvel environnement. L’appartement que j’avais loué pour un mois était très jolie, mais l’immeuble avait l’air d’avoir été abandonné.
Ce qui avait probablement déjà été un jolie hôtel en bord de mer était devenu une jungle tropicale où habitaient des gens locaux ayant un certain goût pour l’aventure. L’ancienne piscine abritait désormais quelques variétés de plantes et palmiers qui avaient naturellement poussés là où il y avait la place.
Quelques planches de surf et du matériel de kite ou d’autre sports nautiques trainaient un peu partout sur le terrain. L’un d’entre eux était un Québecois plutôt sympathique avec qui j’ai eu l’occasion d’avoir quelques belles conversations. Me faisant réaliser à quel point des parcours de vie différents sont parfois ce qui nous rapproche.
Malgré l’état des lieux, l’ambiance était plutôt bien. L’autre voisin, un surfer Italien aimait bien gratter sa guitare en fin de journée et chanter quelques balades. De l’autre côté; une famille d’Haitiens, leur nouveau née et des cordes à linges toujours bien remplies de vêtements et de draps.
Yena s’est vite fait des copains puisque les voisins avaient à eux seuls; 4 chiens de petites tailles. La voisine s’est rapidement proposée pour devenir la gardienne de Yena lorsque j’en avais besoin.
De mon balcon, j’arrivais à voir au bout du corridor; une mer bien agitée par le vent de la baie. Au bout de ce corridor, la plage et ses centaines de kites qui volent. Des baigneurs qui jouent dans les vagues et des couples marchant sur la plage.
Malheureusement, l’appartement que j’habitais n’était pas conçu pour une location à long terme et le propriétaire ne semblait pas vouloir investir dans la rénovation. La cuisine était minuscule pour ne pas dire inexistante. Le frigo ne fonctionnait pas bien, même l’eau du distributeur avait mauvais goût. La plomberie était à changer dans la salle de bain. Le toit coulait quand la pluie était trop forte, mais ce n’était rien comparé aux milliers de moustiques qui co-habitaient dans l’appartement avec moi.
Première semaine
Ma première semaine s’est relativement bien passé. J’étais plutôt stressée parce que je commençais un nouveau contrat avec un hôtel du coin. C’était mon plus gros contrat et j’avais un peu le syndrôme de l’imposteur. Je ne croyais pas être à la hauteur. Je me disais que je n’avais pas l’expérience nécessaire pour m’attaquer à un si gros projet.
J’étais aussi en plein rush du temps des fêtes avec mes autres clients. Je n’avais pas trop de temps pour faire la touriste. Mon père arrivait dans quelques jours et j’étais très contente à l’idée de passer Noêl ici avec ma famille. Mon père avait loué un condo luxueux où nous avions prévu passer toutes nos journées sur la terrasse à profiter de la piscine tout en travaillant un peu.
C’était le plan.
À mon réveil, le troisième jour. Je sentais que ma gorge était enflée et j’avais du mal à avaler. J’ai ignoré en pensant que ça passerait, mais en 48h, j’avais une infection sévère de la gorge. Ce qui fait qu’à l’arrivée de mon père, je me suis retrouvée à la clinique à passer des tests et je suis ressortie avec plusieurs médicaments, dont des antibiotiques.
Nous trouvions ça plutôt ironique de se retrouver excatement dans la même posture qu’à Montréal. Moi avec l’infirmière qui essaie de trouver une veine dans mes bras surpiqués pendant que mon père lit son livre dans la salle d’attente. Il y avait définitivement une impression de déjà vu.
J’étais heureuse de savoir que j’allais pouvoir me reposer au condo que mon père avait loué. Ça allait donner une pause à mes pauvres piqures de moustiques qui recouvraient une grande partie de mon corps.
Mais cet endroit était surveillé par des gardiens et l’un d’eux; un homme très peu sympathique, décida que l’accès m’était refusé à cause de mon chien. Mon chien de 10 ans qui pèse moins de 5 livres..
Les plans d’y passer mes journées sont donc tombés à l’eau. Durant les trois semaines qui ont suivis, nous avons fait passer le chien en voiture en le cachant à nos pieds. Mais nous n’avions la voiture que très rarement.
La routine
Les fêtes se sont bien déroulé malgré le virus. J’étais en mode travail et repos. Je n’avais pas beaucoup d’énergie pour faire du yoga, mais je marchais beaucoup. Je faisais tous mes déplacements à pieds lorsque c’était possible. Yena aussi n’avait probablement jamais autant marché depuis très longtemps. Je n’avais pas vraiment envie de boire de l’alcool ni de faire la fête. J’adorais ces petites soirées à regarder des séries dans mon petits appartements avec le bruit des vagues. J’appréciais tellement de me réveiller en forme le matin.
J’avais l’habitude d’aller travailler dans un café réputé surtout pour son grand choix de smoothie et sa nourriture saine. Ce lieu est rapidement devenu comme mon bureau. J’y passais plusieurs heures et parfois même des journées complètes.
Durant le temps des fêtes, le village était bondé. Je le préférais plus calme, mais ça m’a permis de rencontrer des gens. J’ai réussi à faire quelques activités de touriste, comme aller passer une journée à la plage, boire des mojitos et jouer dans les vagues jusqu’à en perdre mon maillot.
L’appartement no. 2
Au bout de deux semaines, j’ai officiellement pris la décision de quitter l’appartement en bord de mer. J’ai commencé à chercher, mais il n’y avait rien qui me convenait. C’était la haute saison. Tout était complet, trop cher ou loin du centre-ville.
J’ai donc commencé à fouiller un peu partout et trouver quelque chose de bien en sachant qu’il se pourrait que je trouve une solution qui serait seulement temporaire. Le seul truc que j’ai trouvé était un petit hôtel de Cabarete. Je savais que cet hôtel n’avait pas bonne réputation, mais en même temps je me disais que je ne devais pas juger trop vite.
Une des photos sur leur site m’a convaincu d’aller visiter. À première vue, ça me semblait correcte. Il y avait un petit balcon avec une vue sur la piscine où il semblait ne jamais y avoir personne. Je me visualisais bien assise sur ce balcon à écrire. La cuisine était petite, mais plus grande que dans l’appartement où j’étais actuellement. J’avais un peu peur de la salle de bain, mais tout semblait fonctionner. L’endroit me semblait bien pour un mois. Le gérant était gentil. J’avais entendu des mauvais commentaires sur le proprio, mais je ne le connaissais pas.
En sortant de la visite, j’ai apperçu un rat de la taille de mon chien dehors dans la cour. Je me suis dit que c’était la République Dominicaine et que c’était normal de voir des rats. J’en avais vu souvent.
J’ai donc décidé d’emménagé, j’ai payé le montant total de la location. Un montant qui était tout de même élévé, mais bon c’était la haute saison et ils n’avaient rien dit au fait que j’avais un chien.
Le dernier matin où je me suis levée dans mon petit appart sur la plage, je me demandais si je n’avais pas fait une erreur. Mais c’était trop tard pour reculer.
Le déménagement
On a emprunter une voiture et on a déménagé toutes mes affaires. J’ai défais mes valises et me suis installée. J’ai essayé de rendre ça confortable, mais je réalisais comme tout était vieux et je commençais à douter de la propreté de l’endroit. Les mêmes poubelles qui se trouvaient dans la cour lorsque j’étais venue visiter s’y trouvaient encore.
Le divan de la chambre avait une odeur d’humidité qui ne me donnait pas envie de m’y installer. L’appartement avait une odeur de cigarette comme si quelqu’un y avait fumé durant des années. La douche coulait en permanence et le signal wifi ne fonctionnait pas toujours.
Mais avant de me coucher le soir, j’ai réalisé que je n’avais pas d’eau. Je ne pouvais même pas brosser mes dents. Je me suis couché en pensant au gros rat et sa famille qui habitaient en bas de ma chambre.
Durant les trois jours qui ont suivis, j’ai manqué d’eau plusieurs heures par jour. Deux soirs sur quatre, je suis partie souper avec ma famille sans pouvoir me doucher.
Heureusement, les poubelles avaient été rammassés mais le rat à la recherche de nourriture ganbadait librement sur la propriété.
Une de mes amis avait un restaurant à déjeuner dans l’immeuble. Un soir, elle m’a envoyé un message pour me dire de faire très attention à mon chien puisque le propriétaire de l’hôtel avait mis du poison à rat partout dans l’hôtel.
Je ne pouvais plus rester à cet endroit sachant que mon petit chien pouvait avaler du poison a rat en se promenant sur le terrain. Ça ne faisait que 4 jours que j’étais là. J’ai écrit au gérant pour lui faire part de la situation et lui ai dit que je quitterais dans les 24 heures. Une petite guerre a éclaté.
À suivre…
Catherine