Cet article, je l’ai écrit comme si j’avais été la spectatrice de ma vie. En utilisant la troisième personne pour me décrire. Parce que c’était plus facile de dévoiler cette partie de moi en écrivant comme si j’y avais assisté sans pouvoir intervenir.
Il était une fois une fille qui voulait tout contrôler… Elle était obsédée par l’opinion que les autres avaient d’elle. Elle dormait mal chaque fois qu’elle faisait une erreur. Elle faisait souvent les choses elle même de peur que ça ne soit pas comme elle le voulait.
Elle a attendu longtemps avant de partager ses textes parce qu’elle n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’elle n’aurait pas le contrôle sur la perception que les gens auraient d’elle. Elle devait laisser ça au hasard et envisager le jugement.
Avec les autres…
Comme tout le monde, elle dit avoir conscience qu’on ne peut pas être aimé de tous, mais l’idée que quelqu’un la déteste l’empêche carrément de dormir.
Elle a de la misère à être neutre quand on lui demande un conseil parce qu’elle ne comprend pas que sa vision des choses ne soit pas partagée avec tout le monde. Elle pense détenir la vérité, elle pense parfois que ceux qui ne sont pas d’accord n’ont pas compris.
Mais surtout, elle ne tolère pas que le rythme d’apprentissage des autres ne soit pas comme le sien. Elle s’impatiente lorsque ça prend trop de temps. Elle se dit que ce n’est pas son problème, son temps est précieux.
Lorsqu’elle fait une erreur, elle cherche un coupable. Elle ne peut pas concevoir qu’elle a prit une mauvaise décision. Il y a surement quelqu’un qui lui a donné une information erronée ou peut-être qu’elle s’était fait mettre beaucoup trop de pression. Oui, ça doit être ça. Elle ne peut pas dire non, ce n’est pas de sa faute.
La perfection..
Son apparence est soignée, généralement son maquillage est bien tracé et ses vêtements bien agencés. Elle passe d’ailleurs beaucoup trop de temps chaque matin à trouver la tenue parfaite. Elle préfère être en retard et bien habillée qu’être à l’avance et ne ressembler à rien. Ses cheveux ne sont jamais négligés. Ils sont longs et brillants. Si par malheur, elle a un « bad hair Day » c’est tout le reste de la journée qui est gâchée.
Elle contrôle bien son poids. Elle mange bien et lorsqu’elle fait un peu moins attention, elle se prive par la suite pour équilibrer le tout. L’idée de ne pas être mince la rend anxieuse et bien qu’elle ne soit pas atteint d’un trouble alimentaire, elle est prête à essayer des méthodes douteuses pour arriver à maintenir son poids.
Chez elle, tout est bien décoré. Son appartement bien situé du plateau Mont-Royal est toujours bien rangé. Venant d’une famille aisée, elle a toujours habité dans de belles maisons, dont certaines ont même été photographiées pour de prestigieux magazines de décorations. Elle à l’oeil pour la déco.
Ses relations…
En amour, elle ne peut pas dire je t’aime. Ça la placerais dans une position de vulnérabilité. Elle préfère dire qu’elle vit le moment présent et que si ça se termine, ce sera parce qu’elle l’aura décidé. D’ailleurs, ses peines d’amour ne durent jamais longtemps et elle dit à qui veut l’entendre qu’elle est célibataire par choix.
Elle n’a pas d’attache, elle voyage quand elle veut, elle sort et va au resto même si ça implique de s’endetter. Elle déteste entendre les autres dire qu’ils n’ont pas d’argent. Elle trouve que c’est trop d’information. Elle crie #YOLO à chaque fois qu’elle utilise sa carte de crédit.
Contrôler les imprévus…
Même lorsqu’elle s’était fait diagnostiquer une grave maladie du sang, elle avait prit les choses en mains et après une période d’adaptation, elle avait commencer à contrôler ses traitements et ce, parfois dans la désapprobation de son médecin.
Ça l’enrageait parfois de manquer d’énergie au mauvais moment, mais ce qui la dérangeait par dessus tout; c’est lorsque quelqu’un le remarquait. À ce moment là, elle ne savait pas quoi dire. Elle mettait encore la faute sur ceux qui avait des attentes envers elle. Avec le temps, elle n’avait pas eu le choix d’en parler, mais lorsqu’elle le mentionnait, elle donnait l’impression que tout était sous contrôle.
L’élément déclencheur…
Et puis un jour, elle manqua de force. Sa respiration n’était plus régulière, sa vision était floue. Elle ne pouvait retenir ses larmes. Avant même qu’on le lui confirme, elle savait qu’elle allait devoir s’abandonner à quelque chose de plus grand. Son apparence, son humeur et son énergie allaient désormais dépendre de la maladie et des traitements. Elle ne pourrait plus être trop exigeante envers elle même. Elle allait devoir mettre son destin dans les mains de d’autres et espérer qu’ils ne commettent pas d’erreur en chemin.
Ce jour là, elle a compris que ce désir de tout contrôler l’avait empêché de vivre pleinement sa vie, qu’il avait fait de sa vie un mensonge, mais surtout; il ne l’avait pas préparé à une situation comme celle là.
Ce jour là, elle a compris que ça n’arrivait pas juste aux autres.
Catherine
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