De nos jours, c’est vraiment difficile de ne pas avoir recours aux pilules à un moment ou un autre. Il y a ceux qui sont contre et ceux qui comme moi, doivent se rendre à l’évidence que sans les médicaments, ils ne seraient peut-être pas en vie.
Et laissez moi vous dire que ces médicaments ont beaucoup plus d’emprise sur nous que l’on peut le penser. Ce matin où j’ai accidentellement pris un somnifère en me levant, j’ai compris que ces petites choses insignifiantes avaient le pouvoir de gâcher une journée.
Croyez moi, j’aimerais pouvoir dire qu’une alimentation saine, de l’activité physique et un environnement sans stress ni pollution éviterais à bien de gens de consommer des tonnes de pilules sur une base régulière. Mais des gens naissent avec des maladies et ça va toujours exister parce qu’on échappe pas encore à la génétique.
La roue
Les médicaments nous rendent confortable et c’est attirant de choisir l’option facile pour être bien. Il y a toujours une solution pour réparer le mal qu’on se fait à nous même, pas vrai? On mange un repas trop gras, mais c’est ok parce qu’après on a juste à se soulager avec un médicament pour l’estomac. Le travail est trop stressant et vous empêche de dormir? Pas de problème, les pilules pour le sommeil font de petites merveilles pour les insomniaques.
Vivre avec une maladie
Je suis née avec la maladie alors qu’est ce que j’aurais bien pu faire… Peut-être que si j’avais réuni les conditions idéales pour ralentir la progression de ma maladie… Peut-être… Mais je ne l’ai pas vraiment fait. Au contraire, je me suis tournée parfois vers un comportement d’auto destruction parce que l’acceptation a été lente à arriver.
Il y a deux ans, je me suis fait prescrire des anti-dépresseurs, des anti-anxioliques, des relaxants musculaires… Parce que plutôt que de prendre soin de moi et essayer de me rendre plus forte physiquement au moment où j’ai reçu mon diagnostic, j’ai choisi de continuer à mener une vie que la maladie m’avait imposé et la colère que j’éprouvais envers mon corps malade ne me donnait pas envie d’en prendre soin.
Les attentes
J’avais beaucoup trop d’attente envers ces médicaments, je croyais qu’ils m’aideraient à sourire et qu’ils favoriseraient mes rapports avec les autres… En fait, je me sentais plutôt comme une personne vide et j’avais l’impression de ne plus rien ressentir. Je voulais juste que le temps passe plus vite. On est loin de la fille que je suis aujourd’hui qui s’exprime publiquement, qui aborde les nouvelles choses avec humour et ouverture et pour qui le temps est la chose la plus précieuse au monde.
C’est pourquoi je ne juge pas ceux qui tombe dans les excès alimentaire ou la privation à s’en rendre malade. Je ne jugerai pas, mais j’espère les rejoindre avec mon récit parce que le fierté qu’accompagne la volonté de changer est est un des plus beaux sentiments qu’un humain peut éprouver et l’amour propre qui vient avec nous donne des ailes au point où revenir en arrière n’est même plus une option.
Arrêter de fuir
Quand j’ai commencé à réaliser que la maladie n’était plus ce qui dominait ma vie, j’ai compris à quel point j’avais envie d’être lucide pour la suite des choses. C’est une des raisons qui m’a amené au yoga. Je voulais apprendre à vivre en pleine conscience et avoir le contrôle sur mon corps. Depuis que je pratique le yoga sur une base régulière, j’ai arrêté les médicaments pour dormir et les anti-anxioliques. Je n’en prends que si je dois recevoir des traitements douloureux post-greffe. (2 fois par mois environ)
Je ne prends plus d’anti dépresseurs non plus. Les médicaments que je dois prendre sont préventif contre les infections qui pourraient survenir après une greffe de moelle osseuse et pour lesquelles mon système immunitaire n’est pas encore prêt à combattre.
Les séquelles
Malheureusement, j’ai appris récemment que la maladie avait fragilisé mes os et je vivrai sans doute avec de la douleur chronique encore plusieurs années. Ces douleurs sont très intenses, mais elles sont contrôlées par des anti-douleurs.
Est ce que je suis déçue de voir que je ne me débarrasserai pas des médicaments encore pour un bout de temps? oui. Mais j’apprends à entrainer mes jambes et surtout j’apprends à mettre mon énergie sur des choses qui vont me faire oublier la douleur temporairement.
J’étais consciente avant de m’embarquer dans une aventure comme une greffe que j’aurais sans doute des séquelles et qu’il y avait des risques que mon corps soit fragile et sensible. Mais, je ri, j’apprécie passer du temps avec moi même, je suis impressionnée par ce que la vie m’offre chaque jour et surtout j’ai l’impression que je peux réussir des choses que je n’aurais jamais cru réussir avant.
À vous de jouer
Alors, sortez vos pots de pilules et ayez une petite réflexion pour chacune d’entre elle à savoir si elles pourraient être éliminées. Je pari que vous arriverez à cesser certaines d’entre elle. N’oubliez pas de consulter votre médecin avant de cesser votre médication.
Demandez vous aussi ce que vous tentez d’améliorer avec ce médicament… Parce que si c’est votre regard sur la vie ou sur vous même, il se pourrait que vous ne soyez jamais vraiment comblé… Il y a peut-être des choses qui vous ont fait du bien plus que ces malheureuses pilules… La nature est le plus beau médicament que vous puissiez consommer sur une base régulière, soyez attentif à ce qui vous apaise et vous soulage. Rappelez vous du dernier fou rire ou de cette journée où vous étiez sereine et éprouviez de la gratitude envers ce qui vous entourait.
Votre petit coin de paix, il est là… Il existe… Et il vous attends. 🙂
Namaste
Catherine
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Je te comprends tellement moi qui suis dans la même situation. Je vais te dire, en ce moment, rien que la vu de la quantité de médicaments que je dois prendre me donne la nausée… Auparavant je n’ai jamais vraiment prit de médicament à la légère donc j’ai beaucoup de mal avec les traitements. Je ne savais pas que tu avais du prendre des antidépresseurs pour affronter la maladie, je suis contente que tu es le courage de partager ça avec nous 🙂 En tout cas, tu es vraiment très inspirante ! Je vais vraiment essayer de me mettre à la méditation et au yoga moi aussi !
Gros bisous, Amandine 🙂
🙂 xxx