blogue | Voyage | yoga

Ma première retraite de yoga SUP

9 septembre 2017
manoir dyouvlille retraite sup

Il y a un an, j’étais convaincu que je serais prête à voyager cet été. Après deux ans d’arrêt maladie, j’avais des grands projets, mais j’ai du accepter que mon corps n’était pas encore prêt, mon système immunitaire était un peu lent et c’était risqué de quitter le pays.

J’allais reprendre le travail et j’étais un peu déçue de ne pas avoir la liberté de partir quelque part. J’avais hâte que la maladie cesse de m’imposer ces foutus restrictions. Mais bon, je passais un bel été, j’avais commencé à faire du yoga de façon régulière et je me sentais guérir un peu plus chaque jour.

Et un matin du mois de juillet, je regardais la télé et il y avait une chronique sur les retraites de yoga. Je n’y avais jamais vraiment songé. En fait, le yoga était arrivé dans ma vie sans que je le planifie vraiment, je l’avais intégré comme j’aurais intégré une thérapie… En me disant que les résultats seraient sur le long terme. J’ai du me rendre à l’évidence qu’une retraite de yoga était ce qu’il me fallait.

À la base, j’avais toujours eu des préjugés concernant ce genre de retraite. Je croyais que ça s’adressait surtout à un type de clientèle précise, qu’il fallait dormir à même le sol dans un dortoir et laver le plancher à la brosse… Bon je sais, j’ai vu trop de film.

Il y avait aussi le fait que je n’avais jamais été suffisamment investi dans une activité pour pouvoir orienter mes vacances sur ça. Enfin… Comme bien des gens, je me passionnais beaucoup pour l’alcool et bien souvent, je passais mes vacances à soulager mes gueules de bois.

Le manoir D’Youville

J’ai donc débuté une petite recherche pour trouver une de ces retraites pas trop loin de chez moi. Je suis tombée sur une retraite de yoga SUP qui avait lieu quelques semaines plus tard à Châteauguay au manoir d’Youville. Le yoga SUP? J’ai pas trop réfléchi. J’ai choisi en me basant sur la date, la proximité et le prix.

lac st-louis SUP yogaAprès avoir roulé environ 40 minutes, on commençait à voir des petits aperçus d’un magnifique lac dont j’ignorais l’existence. On a traversé un petit pont qui nous menait tout droit aux installations du Manoir. Il y avait une belle végétation en bordure du lac et des chaises placées ici et là où les gens pique-niquaient. Je me suis sentie en vacance dès la première minute.

Dabord, j’ai du me rendre à l’évidence que j’étais passée à coté de quelque chose plusieurs fois dans ma vie… J’avais passé ma vie à prendre de longs congés pour me rendre loin, dépenser de l’argent, passer une demi journée dans le transport… En croyant que c’était la seule et unique façon de décrocher. J’éprouvais ce sentiment de déconnexion et de dépaysement, même si j’étais pas loin de la maison.. J’étais franchement fascinée.

 L’accueil

Nous étions une dizaine de participant. Chacun était là pour une raison bien différente. Chacun avait son histoire, ses défis, ses attentes. Très rapidement, une camaraderie s’est installée. Melissa, notre guide de retraite, nous a fait un résumé de la planification et elle nous a expliqué quelques détails.

yoga sup lac st-louis

Ce soir là, c’était l’initiation au SUP. Il fallait prendre le vélo pour se rendre chez elle au Sup Shop à environ 1 km. Mélissa avait ouvert son shop depuis le mois de juin. Le shop, c’était chez elle. Sa maison faisait face à une petite plage du lac St-Louis où plusieurs planches étaient accrochées à un quai.

L’ambiance me faisait beaucoup pensé au surf shop que j’avais vu dans le sud; petits canapés sur la pelouse, eau fraîche, équipements. Une atmosphère similaire au petits surfs shops du Costa Rica d’où Melissa s’était inspirée. Elle avait d’abord annoncé des cours sur sa page Facebook au début de l’été en ne sachant pas trop à quoi s’attendre et rapidement, elle avait du se procurer de l’équipements supplémentaires pour fournir à la demande. Elle avait maintenant la possibilité de vivre cette vie de bohème et accompagner des gens sur l’eau et les initier à la pratique du paddle surf.

L’initiation au SUP

lac st-louis Mélissa Vaillancourt SUP yoga

Plusieurs petites informations techniques ont été données et nous sommes tour à tour embarqué sur nos planches, d’abord à genoux et puis, éventuellement debout. Pour moi, ça s’est passé super bien. J’ai commencé à pagayer et j’adorais ça. C’était assez facile. Mon équilibre était bon. Mais le spectacle qui se trouvait devant moi me donnait l’impression qu’il n’y avait pas un autre endroit sur terre où j’aurais voulu être à ce moment. Le soleil rose se couchait sur le lac et l’eau était si calme qu’on aurait dit un miroir. Le seul bruit, c’était celui de ma planche qui glissait sur l’eau. À ce moment, j’acceptais ce qui m’étais arrivée. Je me disais que si je n’avais pas été malade, je n’aurais pas eu le même regard sur ce couché de soleil. Ce couché de soleil m’a rempli d’espoir.

 

L’excursion

SUP yoga excursion En matinée, il y avait un peu de pluie, mais c’était parfait pour une belle séance de yoga directement dans le manoir après un délicieux déjeuner. Après le diner, nous devions retourner au Sup shop pour partir à l’aventure autour de l’île St-Bernard en planche. L’eau était calme, le ciel parfait. Les conditions étaient idéales, ce qui fait que nous avons pu faire le tour entier de l’île en près de 3 heures. Les derniers 45 minutes ont été plutôt difficile, je l’avoue. Si on me l’avait offert, j’aurais surement arrêté. J’avais les épaules tellement fatiguées. J’étais toujours dernière, j’avais un peu de mal à rejoindre le reste du groupe. Mais parfois j’avais un second souffle et j’avais un élan de force. Je savais qu’au moment où je poserais mon pied sur la terre, je serais tellement fière de moi.

Au moment de m’asseoir sur ce quai, j’étais vraiment sereine. Il m’a semblé que je venais de tourner une page. Que j’avais mis un peu de la maladie derrière et que je ne devais plus vivre ma vie en étant toujours anxieuse à l’idée de devoir encaisser un autre échec. J’avais retrouvé cet état de dépassement de soi, la machine à fabriquer l’adrénaline était fonctionnelle et le pilote automatique coopérait.

La journée était loin d‘être terminée. Je regardais passer les heures en sachant que l’habituelle douleur osseuse arriverait à un moment ou un autre. Mais, je ne l’ai pas laissé me dominer. Elle s’est pointé, mais les autres activités m’ont permis de l’ignorer.

La satisfaction

manoir dyouvlille retraite sup Je repensais à ce jour la, il y a un an lorsque j’avais reçu mon congé d’hôpital après 50 jours d’hospitalisation. J’avais du monter les escaliers pour me rendre à mon appartement de peine et de misère en m’arrêtant à mi chemin tellement j’étais faible. Et voilà qu’un an plus tard, j’avais pagayer durant près de 3 heures par une magnifique journée d’été. C’était absurde, mais tellement satisfaisant.

J’ai vraiment l’impression que je n’aurais pas pu mieux choisir comme discipline. Ça me permettais de faire la paix avec plein de chose en même temps. L’eau qui avait été mon terrain de jeu pendant l’enfance, mais que j’avais mis de coté durant ces années de maladie. Le yoga SUP qui était une merveilleuse façon de me confirmer que j’avais évolué et que j’étais solide.

À bientôt Paddle surf

Je suis heureuse aussi parce que cette discipline est accessible, ce qui fait que j’aurai fort probablement l’occasion d’en refaire au cours de mes voyages futurs. Elle m’a aussi permis d’éprouver de la gratitude envers la nature et envers la vie. Et oui, parfois on tombe… Mais on se relève et on continue.. Et ça c’est assez représentatif de la façon dont j’essaie de vivre ma vie.

Merci au manoir d’Youville pour l’accueil chaleureux et la super bonne organisation de cette retraite et un merci à Mélissa Vaillancourt de nous transmettre sa passion pour ce sport et d’avoir réalisé son rêve de posséder un Sup shop au Québec, nous t’en sommes bien reconnaissant.

 

Catherine

Crédit photo: Mélissa Vaillancourt

Lien vers le site web du manoir D’Youville: http://manoirdyouville.ca

Lien vers la page Facebook de Mélissa: https://www.facebook.com/melissavaillancourt.info/

Articles qui pourraient vous intéresser:

Yoga, mes constats 6 mois plus tard

La « to do list » d’une fille guérie. Le retour des rêves.

 

 

Laisser un commentaire