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La fois où j’ai changé de carrière à 40 ans

18 juin 2019
La fois où j'ai changé de carrière à 40 ans

En réalité, j’avais 38 ans, mais je trouvais que ça punchais plus de dire 40 ans. Changer de carrière à la fin de la trentaine, c’est un gros move qui fait très peur.

En vieillissant, j’ai l’impression de courrir après ce sentiment de sécurité qui me permet de bien m’endormir le soir. Le problème, c’est que ce faux sentiment de sécurité avait tendance à me faire prioriser des choix qui sont sans risque et disons le, ça rend la vie un peu moins excitante.

Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que bien souvent lorsque je fais le bon choix, la vie se charge de me le laisser savoir par la suite.

Et même dans mes mauvaises décisions, il est arrivé que je ne désire par changer le cour de l’histoire. Généralement, quand je prends un risque, j’aime bien ce coté là de moi.

Et ce qui est fascinant, c’est toutes ces choses qui se sont produite entre temps qui ne faisaient aucun sens sur le moment, mais qui se révèlent comme absolument nécessaire dans le processus.

Ça résume plutôt bien les années que je viens de traverser sur le plan professionnel. 

L’ambition

Lorsque j’étais plus jeune, j’avais une vague idée de ce que serait mon emploi de rêve, mais mon rêve s’éloignait un peu plus à chaque fois que ma santé se détériorait. Ça me faisait souffrir plus que d’autres choses de rêver.

La fille que je suis devenue vous dirait que ça vaut la peine de continuer à rêver quand même, malgré les statistiques et les avis médicaux. Mais à cette époque, je ne l’aurais pas cru. 

L’entreprenariat

J’ai su très jeune que je voulais être entrepreuneure. Mes deux parents l’étaient et j’avais plusieurs des aptitudes requises; j’avais certains skills de leader, j’étais très disciplinée et surtout passionnée.

Mais j’étais aussi très insécure. L’idée de me tromper m’effrayait énormément. J’avais très peur de la compétition, je me laissais marcher dessus. J’ai donc préféré cumuler quelques emplois confortables qui m’ont permis de gagner un peu d’argent. Ces emplois n’étaient pas tous faciles, mais ils me permettais surtout de voyager et ça c’était super important.

Les Caraîbes

Dès la vingtaine, j’ai commencé à flirter avec l’idée de travailler près d’une plage. Je rêvais bien sûre d’avoir ma propre entreprise dans les Caraîbes, mais j’ignorais dans quel domaine je pouvais bien me diriger. Il faut dire qu’à cette époque, je n’avais pas encore de véritable passion pour quoi que ce soit. 

Quand j’ai choisi d’aller m’installer là bas pour la première fois, c’était pour aller travailler en hotellerie. À cette époque, je réfléchissais à une carrière en gestion hotellière. J’avais de l’expérience en service à la clientèle, je parlais très bien deux langues, presque trois et j’étais à l’aise avec l’informatique.

Mais il était évident que je n’étais pas prête pour autant de responsabilités, j’avais encore beaucoup de chose à apprendre sur la vie. 

En travaillant dans les bars là bas, ça m’a enseigné beaucoup de chose, notamment sur la vie à l’étranger. Ça m’a plongé dans un monde d’adulte et m’a fait comprendre que malgré les paysages paradisiaques des îles, il y a des réalités très sombres, de la violence et de la prostitution.

Je crois que c’était très important de le réaliser parce que plusieurs personnes ont parfois des attentes lorsqu’ils décident de migrer vers ces destinations. Ils pensent quitter une vie qu’ils considèrent parfois comme trop compliquée pour aller dans un endroit parfait. Mais la perfection n’existe nulle part, peu importe le nombre de kilomètre parcouru.

Ceci étant dit, éventuellement, ça m’a permis de ressentir de la gratitude par rapport à mes origines et mon niveau d’éducation. Cette leçon a été très importante pour la suite.

J’ai éventuellement dû mettre une croix sur mes ambitions d’entrepreunariat en raison de ma santé, mais je savais que ça avait été une expérience extraordinaire qui avait fait de moi une bien meilleure personne.

Conciliation travail maladie

Ensuite, il y a eu une suite d’évènements qui se sont produit sans que je ne provoque quoi que ce soit, mais qui se sont avéré être idéals pour ma situation. À mon retour à Montréal, j’avais l’impression d’avoir trouvé l’emploi parfait. J’avais un grand sentiment d’appartenance envers l’entreprise pour laquelle je travaillais, je m’accomplissais beaucoup dans le cadre de mon travail, j’avais une vie sociale bien remplie et je cumulais de l’expérience dans plusieurs sphères différentes. 

Il s’est passé 6 ans avant que le processus de greffe s’enclenche officiellement et j’ai cessé de travailler du jour au lendemain. J’avais décidé que je ne retournerais pas à cet emploi après ma greffe. Je faisais une association entre les années de la maladie et cet emploi,  la plupart des amis que je m’étais fait durant ces années n’étaient plus dans ma vie et j’avais de moins en moins envie d’évoluer au sein de cette entreprise.

J’étais assez optimiste. Il y avait encore suffisamment de temps devant moi pour que des opportunités se présentent.

Une carrière sur le web?

J’osais même croire que mon travail acharné avec mon blogue allait porter ses fruits. J’y avais mis tellement d’heure, d’amour et j’avais dévoilé des bouts très personnels de ma vie. C’était un sacré risque de parler de ma vie personnelle comme ça. J’avais démarré ce projet en ayant comme objectif de le rentabiliser un jour, c’était un peu comme ma petite entreprise. J’ai étudié sans arrêt durant des mois. 

Rapidement, j’avais l’impression de maitriser plutot bien ce nouveau domaine. J’y travaillais jour et nuit parce que j’adorais ça. Par contre, je ne me faisais pas d’idée. Ça me prendrait encore beaucoup de temps avant que ça puisse me rapporter. Et rien n’était guaranti.

Et un jour, la convalescence était terminé et je me devais d’être réaliste. J’ai choisi de faire ce qu’il y avait de mieux à ce moment là; reprendre mon ancien poste. J’ai été séduite par la possibilité de faire du télétravail et je n’avais pas à tout réapprendre depuis le début.

J’étais persuadée que ce choix était stratégique et même si à un moment, j’en ai douté, je sais maintenant que c’était une excellente statégie.

Par contre, ce fut plus difficile que je ne l’aurais cru. Cet emploi n’était pas adapté à ma nouvelle réalité. J’avais les séquelles de la chimiothérapie, des médicaments et des traitements. Et être enfermée à la maison du matin au soir ressemblait beaucoup à l’isolement que j’avais vécu avec la greffe. Ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux pour une fille qui devait reprendre le cour de sa vie. 

Mais il y avait des avantages. Je pouvais recommencer à voyager et surtout, je pouvais continuer à travailler sur mon blogue. Toutes ces heures que je ne passais pas dans le transport, je les passais à faire du yoga, écrire ou cuisiner.

Je sentais toutefois que cette situation n’était que temporaire. À plusieurs reprises, j’ai ressenti un grand manque d’empathie de la part des mes employeurs, ce qui a rendu mon travail de plus en plus difficile.  

Le changement

C’est pourquoi j’ai sauté sur l’occasion lorsqu’une petite entreprise m’a proposé un poste en marketing web. C’était une belle opportunité qui allait me permettre de faire moins d’heure à mon emploi temps plein. Et en peu de temps, une deuxière petite entreprise m’a approché et ensuite une troisième.  

J’ai donc pris la décision de quitter mon emploi 9 à 5. C’était une décision qui avait plusieurs conséquences, j’allais devoir me serrer la ceinture pendant un certain temps, mais surtout je tournais le dos aux nombreux avantages que 10 ans d’ancienneté allaient me donner.

Au moment de remettre ma démission, je me suis sentie tellement libre et c’était exactement ce sentiment que j’avais cherché professionnellement. J’avais peur, certe, mais en même temps, je sentais que je faisais quelque chose pour moi même, pour me rapprocher du bonheur. J’allais tout faire pour que ça marche.

Et me voilà un an plus tard, convaincue à 200% que c’était la bonne décision. Je travaille maintenant pour 5 entreprises différentes et j’arrive à très bien vivre de ces contrats. Ce qui est merveilleux, c’est que je travaille selon mes propres conditions, quand ça me plait et j’exploite ma créativité. Récemment, j’ai aussi commencé à m’amuser avec la photographie en me procurant un bon appareil photo.

C’est merveilleux de se challenger autant à l’approche de 40 ans. J’ai l’impression que cette décision a beaucoup influencé ma perception de moi même. Je me suis dépassée et j’ai accompli plusieurs choses qui m’ont apporté beaucoup de fierté.

Et en plus, je travaille une partie de l’année dans les Caraîbes, alors on peut dire que j’ai réalisé mon rêve professionelle.

Alors, êtes vous heureux dans votre carrière? Si non, sachez le, il n’est jamais trop tard. 😉

Cate, la nomade digitale

carrière
Entrain de travailler sur ma terrasse à Montréal

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